
Décidément, la destruction du presbytère provoque des réactions très vives. Et c'est bien le moins...
En définitive la réunion publique, de jeudi dernier, pour évoquer le sujet, a été provoquée par la paroisse et non par la municipalité qui avait pourtant déjà communiqué des éléments à la presse locale. Lors de cette rencontre, nous avons eu même la confirmation de pratiques discutables.
En effet, le projet a été préparé par la commune. Puis proposé au conseil des fabriques et à la paroisse sans possibilité de modifications importantes "c'est ça ou rien". Discrètement et seule, la commune a rencontré les représentants de l'évêché pour obtenir une validation de l'ensemble. Cet accord sert de base pour imposer le tout aux utilisateurs locaux. Mais que cela cache-t-il ? Tout simplement, un grand projet immobilier de 16 appartements !
Reprenons : la réunion publique destinée à éclaircir le dossier du projet de démolition/reconstruction du presbytère de CERNAY a été suivie par plus de cinquante personnes. Le public était plutôt insatisfait sinon opposé à ce que présentait le député-maire. Il se révèle que la ville souhaite faire une opération immobilière en y rajoutant, accessoirement, un presbytère, le tout financé par les futurs copropriétaire ou locataires des 16 logements prévus. Donc pour la ville, qui à l’obligation de l’entretien du presbytère selon la loi, c’est une opération qui lui revient vraiment pas cher.
Du coup ce n’est pas étonnant que les gens soient méfiants et aient l’impression d’être mis devant le fait accompli. La place de DOMIAL dans ce dossier est contesté à tel point que quelqu’un a demandé au maire sa fonction dans cette société. Il a feint de ne pas savoir, alors qu’il siège au CA. Régulièrement, le Député-maire s'est fait chahuté par de nombreuses personnes de l'assistance.
Le presbytère qui n’a plus pignon sur rue ? Il faut un commerce en façade dit-on pour relancer le centre-ville. La surface utile du presbytère ? Sur le papier tout va bien et comme disait ma grand’mère le papier est patient.
Une réunion pour écouter ? Une réunion pour impressionner où qu’un seul projet, toujours le même, a été présenté. L’esthétique du projet, des cubes empilés ? C’est moderne. Et quand les gens présents s’en offusquent on les traite par le mépris. Comme on le voit, ce projet fait l’unanimité, contre lui. Et le conseil de fabrique a pieds et mains liés par cette formule lapidaire : c’est ça ou rien.
La Député-maire de Cernay a régulièrement mis en avant la bonne gestion de l'argent public pour justifier le montage immobilier. J'ai bien sûr objecté qu'à quelques mètres de là, la commune a préempté et acheté le Café à la Ville de Colmar. Toujours largement sous utilisé depuis des années et peu voire pas entretenu. Donc côté économies, des contre exemples existent dans la même rue...
J'ai aussi posé la question de l'ascenseur. Pas prévu pour le presbytère à cause des charges liées qui seraient insuportables pour le conseil des fabriques. Soit ! Cependant, un ascenseur est prévu du côté des 16 appartements... Pourquoi ne pas avoir prévu un ascenseur commun à tout l'ensemble immobilier justement pour en limiter les charges pour le presbytère ? L'objectif de scinder les charges ne tient pas puisqu'une place dédiée au presbytère est prévue dans le parking commun, et donc un partage de charges... Décidément...
Pour l’instant, la ville serait bien inspirée de reprendre ce projet de fond en comble, de voir la réhabilitation possible du bâtiment existant, de remettre le presbytère en avant, de lui laisser de l’espace de travail. J’ai pu constater que les gens tiennent à cette maison. La ville pousse la paroisse à vider les pièces dans quelques semaines afin de pouvoir commencer immédiatement la démolition, pour montrer qu’un retour en arrière est irréversible. Non, rien n’est joué, le projet doit être revu. D’après ce que j’entends, moi qui ne suis pas un coureur d’église, les gens me confient que dès qu’une pelleteuse montrerait le bout de son nez, des choses pourraient devenir critiques.