Ce jour, un député du Haut-Rhin a posé une question au Ministre de l'industrie concernant la centrale nucléaire de Fessenheim :" Monsieur le Ministre, pouvez-vous me confirmer qu’en cas de défaite de la Gauche et des Verts, la centrale de Fessenheim restera bien en fonction? Je vous remercie"
Les arguments utilisés sont ultra simplistes : d'une part, le chantage à l'emploi puisque des milliers de personnes travaillent sur le site de Fessenheim et, d'autre part, le coût de l'énergie soit disant réduit grâce au nucléaire... Impressionnant !
En utilisant les mêmes arguments, pourquoi ne pas avoir conservé l'amiante dans les constructions des bâtiments ? Pourquoi ne pas avoir conservé l'usage des farines animales dans l'alimentation de nos bétails ? Pourquoi ne pas avoir conservé l'usage du Médiator, médicament actuellement au coeur d'un scandale ? etc...
En effet, ces filières génèrent aussi des emplois et permettent aussi de réduire les coûts de fabrication. Comme le dit le député Michel Sordi : "Pour faire du bon social, il faut une bonne économie". C'est sûr, celle qui est considérée comme étant une "bonne économie" d'après le député qui a questionné le Ministre, va nous obliger à faire du "bon social". En particulier dans le domaine de la santé...
Je suis surpris qu'à notre époque, on puisse encore opposer des arguments du siècle passé. N'aurait-il pas été plus judicieux de poser des questions pertinentes au ministre ?
Quelques exemples : Que pensez vous des conclusions du récent rapport de l'IRSN (organisme de sureté nucléaire) qui vient de déclarer la centrale de Fessenheim vulnérable aux inondations, aux risques sismiques ? Monsieur le Ministre, vous estimez encore à combien d'années l'utilisation possible, en toute sécurité, de cette centrale nucléaire ? Sachant que la centrale a déjà dépassé sa durée de vie initiale et, qu'un jour ou l'autre, il faudra bien la fermer, comment préparez-vous l'arrêt de la centrale et surtout la sécurisation du site dans le temps ? Comment encouragez-vous, plus encore, les industries et les ménages à réduire leurs consommations électriques ? Comment allez-vous alimenter les millions de véhicules électriques dont vous encouragez la fabrication et l'usage ? Que pensez-vous de la fréquence des cas de cancer aux abords des centrales nucléaires? ...
En définitive quelques questions de simple bon sens sachant que cette centrale n'est pas éternelle et qu'on ne s'en débarrasse pas comme une vieille voiture qu'on jette à la casse.
La question de ce député développe des arguments, d'une autre époque, très éloignés de l'intérêt général et de la santé publique. Et surtout confirme une vision à "un long terme" qui ne dépasse malheureusement pas quelques mois et les prochaines échéances électorales.
Le Ministre a poliment répondu à la question ainsi : "Il appartiendra en janvier à l'Autorité de sûreté nucléaire, dans le cadre de ce qu'on appelle l'audit post-Fukushima, de décider si Fessenheim peut prolonger sa durée de vie". Ce qui confirme bien que la question va se poser très rapidement et bien plus concrétement que ne l'imagine ce député.
D'ailleurs, après l'avoir entendu, je me demande s'il n'est pas venu le temps de confier ce type de fonction à des hommes modernes en phase avec leur époque et surtout leur communauté de vie...
Vous ne le nommez pas, mais tout le monde aura reconnu Michel Sordi, député du Haut-Rhin en général et, en particulier, représentant des habitants du secteur de Fessenheim...
Triste spectacle qu'il nous offre là.
Rédigé par : Roger | 23 novembre 2011 à 23H09
C'est bien triste en effet...
Quand donc nos politiques arrêteront ils de ne penser qu'à eux et à leurs bénéfices, et se préoccuperont ils enfin du futur de nos enfants et du bien être des personnes qui les ont élus !!!
Enfin...Heureusement que les frontières sont là pour arrêter les nuages radioactifs...Mais bon sang !! Fessenheim est en Alsace !!!! Je vais faire installer une frontière autour de ma maison, histoire d'être tranquille
Rédigé par : Alain Max | 25 novembre 2011 à 19H25